Le Léman
Je pense et prépare cette Aventure lémanique depuis plus de trois ans. Les divers propositions à des amis possédants des bateaux ou des float-tube n'ont jamais abouties. Assez tergiversé. La rage me gagne... Je me décide de prendre le risque de m'y aventurer seul et en float-tube...
La veille du départ, les webcams des alentours de Genève montrent toutes de superbes vagues qui viennent s'exploser en embruns contre les digues des ports. Je me redonne confiance en regardant la météo marine des jours suivants qui a l'aire d'être meilleur. Le vent devrait se calmer. La température de l'eau est annoncée à 9°C à 1 Mètre de profondeur et à 6°C à 35 Mètres (autrement dit: encore un peu trop froide pour faire une pêche miraculeuse). Seul la lune est propice. Elle est dans une phase montante, sur ces ses deux dernier quartiers. Tous les connaisseurs qui pratiquent la grande flaque, savent bien que la situation peut se retourner en quelques minutes. Allez, cherche pas d'excuses Christophe... Après tout, c'était ton truc le goût du risque il y a encore quelques années... CE SERA DEMAIN...
Je choisis de mettre à l'eau dans le petit port de Versoix. C'est avec quelques appréhensions, que j'organise méthodiquement mon matériel sur mon embarcation.
Pour couronner le tout, un pêcheur professionnel qui me regarde depuis un moment finit par s'approcher. Il me salue et me parle aussi tôt des risques que comporte la navigation sur le Léman. Son discours et ses conseils me rassurent autant qu'ils nourrissent mes doutes. Il finit par me demander la permission de prendre un cliché. Il veut aller montré mon humble embarcation aux copains à la capitainerie. Apparemment, il voit quelques float-tubes de temps à autres; mais très rarement aussi équipé.
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Les Palabres matinales de départ sont faites. C'est parti ...
J'axe ma pêche uniquement sur le brochet. J'essai de tenir la cassure la plus marquée. Elle se situe à la profondeur de 10 Mètres environ. Je la prospecte lentement, grâce à des lancés-ramenés linéaires dans sa diagonale. Rien ni fait. Mes huit heures de "ponçage" resterons stériles de tout poisson. Seul le temps et le panorama idyllique, contribueront à rendre cette première journée très agréable et sans encombre.
Le soir, je jette un dernier coup d’œil à la météo marine. Cette fois, on annonce une température de 24°C, accompagnée d'un léger vent Sud-Est. Comme je l'ai remarqué la veille sur l'échosondeur, l'eau a pris 2,4°C par rapport à la veille (soit 11,4°C à 1 Mètre et 8°C à 35 Mètres). Cette fois les conditions sont idéales pour une pêche de début de saison au printemps sur lac de montagne.
Même avec ces bonnes nouvelles et la peure de l'inconnu en moins, la nuit reste courte. Je me réveil de temps en temps pour réfléchir à ma façon de pratiquer ma pêche du lendemain.
Même avec ces bonnes nouvelles et la peure de l'inconnu en moins, la nuit reste courte. Je me réveil de temps en temps pour réfléchir à ma façon de pratiquer ma pêche du lendemain.
2ième jour:
Aujourd'hui, je suis plus que motivé. J'arrive de nuit. A l'aube, je suis déjà entrain de peigner les hauts fonds du port de Versoix. Au fur et à mesure que le jour se lève, je repère plusieurs zones d’activités autour de moi. En effet, les quelques degrés de différence ont bien modifiés les choses.
Le jour est maintenant bien levé. Quelques bateaux commencent également à poncer le fond du lac. Je décide de finir l'exploration d'un haut fond formé par l'embouchure de la Versoix (6,50 à 8 Mètres tout de même le haut fond...). Je ramène lentement mon "ripple shad" 16 centimètres (colorie naturel: Smelt). Je marque un léger temps d'arrêt à la hauteur de quelques bulles qui remontent en surface. Puis au redémarrage de l'animation, c'est la touche sèche et foudroyante. Je ferre fortement. c'est lourd... CA Y'EST... J'Y SUIS ... Je suis attelé à un MONSTRE du Léman ... S'en suit un bon quart d'heure de combat, rythmé par des rushs dans plusieurs sens et de violents coups de tête en tous genres. çà change des silures de la Saône qui déroulent des bobines tout droit... J'essai de gérer mon adrénaline pour ne pas perdre ce poisson. Quand j'arrive enfin à le ramener à quelques mètres sous moi, il devient bien visible. Je pense que lui aussi redoute notre rencontre. Pour preuves les divers retournement qu'il imprègne à mon float-tube. De gros efforts physiques et psychologiques seront nécessaires pour combattre ses imprévisibles décisions... Une fois en surface à porté de main, il trouve encore l'énergie de me claquer trois redoutables chandelles...
Je me retrouve finalement avec un beau brochet de 104-105 centimètres environ, que je love dans mes bras comme un Bébé (mesure approximative sur un float, mais le mètre est bien passé). Je lève les yeux au ciel en accompagnant mon geste d'un cri de joie. Je redescend mes yeux qui se tournent sur la chaîne montagneuse Franc-Comtoise du Jura. Ce splendide paysage familiale qui à rythmé toute mon enfance, fait face à la chaîne des Alpes surmonté du majestueux Mont-Blanc (où mes parents mon initié au dépassement de soi)... Je ne vous cache pas que mon émotion est grande au moment ou je rends sa liberté à maître Essox lucius ...
(Je suis toujours en galère avec mon logiciel de montage. Pour vous faire patienter en attendant, voici quelques captures d'écran de la future video...)
Je décide ensuite d'augmenter la taille du leurre à 20 centimètres (colorie bleu océan). Ce leurre comme les autres ne m'a rien donné la veille, mais aujourd'hui l’activité semble bien différente. Je continue cette lente animation linéaire au ras du fond ponctuée de pauses brèves, qui a déjà fait ses preuves. Une petite heure plus tard, BOOUuUuMMmm!!! Même type de touche fracassante. FERRAGE et prise de contact avec le poisson. Ho!!! Çà m'a l'air encore bien plus lourd. En effet, après 20 minutes de combat intense, je vois enfin maître Esox sous mon float dans 4 ou 5 Mètre d'eau. Difficile à estimer vu la clarté de l'eau ... Il est ÉNORME. Un spécimen encore plus long et bien plus gros que le précédant. Me disant que le combat à déjà bien dû fatiguer ma prise, je cale ma canne sous mon esselle pour pouvoir chausser la Go-Pro sur ma tête de mon autre main. Deux énormes coups de têtes puissants, lui permettent de reprendre sa liberté sans que je puisse le faire monter sur mon embarcation... C'est pas parce qu'on prend un beau poisson sur le Léman, qu'on l'a conquis.... Je le savais, je le crois et je le sais encore, mais je me suis laissé berner tout de même ...